Suite au décès de sa mère, alors qu’il n’a que dix ans, Jules Bonnot abandonne les cours (qui se passaient mal de plus). Il entre en apprentissage à quatorze ans, mais n’est pas motivé par le travail et se dispute souvent avec ses patrons successifs. A quinze ans, il est condamné pour la première fois (pêche avec engin prohibé), puis une deuxième fois à dix-neuf ans (bagarre dans un bal). Il se marie après son service militaire (à l’âge de 25ans), ils partiront pour la Suisse, alors que son frère se suicidera par pendaison suite à un chagrin d’amour. C’est à cette époque là que Bonnot commencera à militer pour l’anarchisme (l’anarchie c’est l’ordre sans le pouvoir), et suite à cet engagement politique, il se fait virer des chemins de fer et plus personne n’accepte de l’engager. Sa femme tombera enceinte et l’enfant, Emilie, mourra seulement quelques jours après l’accouchement. Bonnot est toujours anarchiste et à une réputation d’agitateur qu’il le fait expulser de Suisse. Ils iront à Lyon, sa femme accouchera d’un second enfant, et Bonnot continue de dénoncer les injustices et mènent les grèves, s’attire les foudres des patrons. Il partira alors pour Saint-Etienne, ou il bossera en tant que mécano, il loge avec sa famille chez le secrétaire de son syndicat, Besson, qui devient l’amant de sa femme. Et pour échapper à la colère de Bonnot, Besson part en Suisse avec Sophie et son enfant. Son engagement sera de plus en plus fort, et sa fuite lui a fait perdre son emploi et il devient un chômeur miséreux comme beaucoup. De 1906 à 1907, il ouvre deux ateliers de mécanique à Lyon, en parallèle, il commet quelques casses avec son bras droit, Platano. En 1910, alors qu’il a 34ans il se rend à Londres, et devient le chauffeur de Sir Arthur Conan Doyle (le créateur de Sherlock Holmes).
En fin 1910, de retour à Lyon, Bonnot utilise une De Dion-Bouton comme technique criminelle, une révolution, alors que la police le recherche, il quitte Lyon avec Platano (qu’il tuera en cours de route), on ne connait pas la raison exacte.
Fin novembre 1911, Bonnot rencontre ses futurs complices au sein du siège du journal L’anarchie dirigé par Victor Serge. Il rencontre donc Octave Garnier, Raymond Callemin (Raymond la science), Elie Monnier (Simentoff), Edouard Carouy, Andrè Soudy et Eugène Dieudonné. Ils ont tous déjà commis de petits crimes, et veulent en faire de plus gros, et l’arrivé de Bonnot va les faire passer à l’étape supérieur. Malgré que l’idée de chef soit détesté par les anarchistes, Bonnot plus expérimenté dans le crime, jouera ce rôle.
Le 14 décembre 1911, Bonnot, Octave et Raymond la science volent une voiture, le 21 décembre à 9h, se présentent Bonnot, Garnier, Callemin et un probablement un quatrième homme, au 148 rue Ordener à Paris. Ils attendent le garçon de recette de la Société générale, qu’ils vont blesser grièvement, et récupérer sa sacoche, avant de prendre la fuite en dans la voiture qu’ils avaient volé. C’est la première fois qu’une voiture est utilisée pour commettre un braquage, et l’événement à un énorme retentissement. La bande se cachera chez Victor Serge qui sera arrêté plus tard pour être le soit disant cerveau de la bande, ce qui aura pour effet de révolter René Valey et André Soudy et rejoindront ainsi la bande.
Le 31 décembre 1911, à Gand, Bonnot, Garnier et Carouy tentent de voler une voiture, mais sont surpris par le chauffeur, que Garnier assommera et tuera un veilleur de nuit avec un revolver. Le 3 janvier 1912, à Thiais, Carouy avec Marius Metge, assassine un rentier et sa femme de chambre lors d’un cambriolage. Le 27 février 1912 Bonnot Garnier et Callemin, volent une voiture, et se font arrêter par un agent de police (l’agent Garnier) qui sera abattu par Garnier. Le lendemain à Pointoise, ils tentent de cambrioler un coffre-fort d’un notaire, mais surpris par celui-ci, ils sont contraint de s’enfuir en abandonnant le butin.
Pendant ce temps, Eugène Dieudonné sera arrêté pour complicité dans l’affaire de la société général, alors qu’il est innocent, juste ami avec la bande. Le 19 mars 1912, une lettre publiée dans Le matin, fait sensation, Garnier met au défi la police de l’arrêter, même s’il connait son sort, il innocente Dieudonné, il signera la lettre par son empreinte digitale.
Le 25 mars 1912, Bonnot, Garnier, Callemin, Monnier, Valet et Soudy, volent une limousine à Montgeron, après avoir tué le chauffeur et grièvement blessé le propriétaire. Puis se rendent à la succursale de la Société générale à Chantilly pour un braquage improvisé, ils abattent deux employés, entassent des rouleaux d’or et des billets de banques dans un sac, et regagnent la voiture. Les gendarmes alertés, mais disposant juste de vélos et de chevaux, laissent la bande s’enfuir.
Suite à ce dernier braquage, la police arrive à mettre fin aux activités de la bande. Ils seront tour à tour arrêtés. Et le 24 avril 1912, Louis Jouin numéro 2 de la sûreté nationale qui est chargé de l’affaire, perquisitionne à Ivry-sur-Seine au domicile d’un sympathisant anarchiste. Il reconnaitra Bonnot dans une chambre, mais Bonnot tuera Jouin à coup de revolver puis s’enfuira blessé suite à la fusillade. Bonnot se rendra alors chez un pharmacien, qui fera le rapprochement avec l’affaire d’Ivry et préviendra les autorités (ouh la balance…).
La police a ainsi une idée d’où se trouve Bonnot et passera la région au peigne fin. Le 27 avril 1912, la police le trouve dans sa cachette à Choisy-le-Roi, Bonnot se retranche dans sa maison, le chef de la Sûreté cerne la maison et attend des renforts. Un long siège commence, mené par le préfet de police Louis Lépine et sous le commandement du capitaine Félix Fontan de la garde républicaine. De plus en plus de troupes arrivent, dont un régiment de Zouaves avec des mitrailleuses dernier cri. Bonnot sort de temps en temps pour tirer sur ses ennemies, qui ripostent, mais Bonnot s’en sort toujours indemne. Puis Bonnot rédige son testament, alors que la police va mettre un terme au siège, ils feront sauter la maison à la dynamite. Grièvement blessé dans l’explosion, Bonnot arrive à finir son testament, dans lequel il innocente plusieurs personnes et à accueillir les policiers à coup de revolver. Il décède peu après en arrivant à l’Hôtel-Dieu de Paris.
Ce que je pense de tout ça : Tuer voler et pourquoi on l’aimait pas lui ? Pourtant il a fait les mêmes choses que Mesrine, et il a été buté aussi salement... Au moins Jules Bonnot revendiquait quelque chose, l’anarchie. Et puis Jules Bonnot a révolutionné quelque chose, la police mobile, eh oui, avant les flics étaient en vélo ou à cheval, mais dès l’utilisation de la première voiture pour un braquage, Georges Clémenceau créa les brigades du tigre, les premiers policiers à utiliser les voitures. La bande à Bonnot a nargué les flics et les a même révolutionné.
Conclusion : Y’a pas photo je préfère Jules Bonnot à Jacques Mesrine.
PS : Raymond la science monta sur l’échafaud avec le sourire aux lèvres. Content de mourir ? Ou plutôt comment narguer les flics jusqu’au bout! ^^