Asseyons-nous sur un banc, regarde moi dans les yeux, mangeons ces bonbons, offre moi une crêpe viking, je la dégusterai sur tes lèvres...
Regarder le noir, l'espace d'un instant, sentir ce liquide brûlant dont les vapeurs humidifient l'oeil. Boire une gorgée de ce breuvage, en sentir les arômes pures traverser les corps, en allant des lèvres jusqu'à l'estomac. Imaginer l'histoire de cette denrée agricole qui a su traverser les siècles et les exportations pour devenir cette boisson psychotrope que chacun a bu au moins une fois dans sa vie.
Cette même boisson qui permet de faire gagner de l'argent à des sociétés de consommation qui s'arrachent votre crédulité avec des pubs dans lesquels joue, par exemple, un Georges Clooney plus Nespresso que What's else (ce qui ne veut strictement rien dire, mais ça fait intelligent et très bobo de dire des phrases à la con sans aucun sens).
C'est tout un business le café, depuis les exportations vénitiennes en Europe, un peu comme une drogue, de la marijuana, ou de la blanche exportée par ci par là à travers le monde en échange d'argent. Certains se noient dans l'alcool, la drogue, la cigarette, et d'autres ce noient dans le café, avec des montées de tensions, des signes de fatigue, des cernes sous les yeux, une barbe qui pousse, et au passage coiffé comme une enclume en guimauve (désolé). Signe de dépression?
Le café permet parfois de penser au présent et ainsi de se remettre en question, également de penser au passé, à la nostalgie, ou bien de penser au futur et donc de choisir un chemin à suivre ou probable pour s'en tirer au mieux dans sa vie, dans son parcours. Le café est en fait une sorte de méditation liquide et digeste, bien qu'amer. Pas étonnant que les moines et imams en buvaient régulièrement, c'est un tonifiant qui permet de veiller longtemps et de garder les esprits clairs.
On peut se retrouver autour d'un café, que ce soit chez soit avec des amis autour d'une table, ou dans votre canapé avec votre compagne ou compagnon, ou encore sur le zinc d'un bar avec les voisins et autres habitants de votre village. Débattre de différents sujets, de philosopher sur tout et rien à la fois, de parler de l'univers, d'être un peu visionnaire, écolos, mais pas de politiques, c'est tabou et c'est source de conflit, et quitte à s'engueuler autant que ce soit pour quelque chose de sérieux.
On peut discuter et se rencontrer autour d'un café, c'est à la fois un moment intime et d'échange, un moment que l'on savoure avec différents cafés, espresso ou viennois par exemple, ce qui fait très mode ou encore une fois bobo, surtout si vous prenez un café bien sapé en mode bobo (pour ne pas dire parigot qui n'a jamais foutu les pieds hors de son béton et macadam) ou en costard cravate, en train de lire un journal sur la terrasse d'un café au milieu d'une rue parisienne (vous remarquerez que j'ai un problème avec paris dans cet article, la cause? bonne question...), ça me fait un peu penser à une scène bidon et mal jouée d'un film érotique...
Ne faites pas l'erreur de boire du café sucré, le sucre dénaturalise les saveurs et les arômes qui s'échappent du café, boire du café sucré, c'est comme fumer des Black Devil, c'est faire croire qu'on fume comme les autres toxicos, sauf qu'on n'est pas un fumeur pour le gout mais pour le style, autant ne pas fumer. Et donc boire du café sucré, c'est faire croire qu'on est au même niveau que tout le monde, qu'on est un grand garçon, alors qu'on n'aime pas le café, c'est faire croire qu'on est supérieur à ceux qui n'en boivent pas, autant ne pas en boire si ce n'est pas pour l'apprécier.
Et vous, vous l'appréciez comment votre café? Moi, très corsé!
"Toute seule à une table..."