lundi 23 juillet 2012

Archétype


Voyez tout l'art de ces mains innocentes...
(Bon d'accord, ça fait deux fois en deux articles, ça commence à être lourdingue)

Jaune et bleu... Non ce n'est pas le drapeau de la Suède dont je parle, c'est d'un paysage, non pas le jaune de la plage et le bleu de l'océan, je parle de la Beauce encore une fois, traverser cet océan jaune, jaune comme le blé, jaune comme la vie, jaune comme le soleil qui cogne l'été, sous un ciel bleu sans nuage, et moi au volant de mon cabriolet, Hey, cruel world... chante un certains Marilyn Manson à travers le poste auto-radio.

Vivement les vacances que je me dis, vivement les vacances, comme tout le monde, vivement le repos, vivement l’attroupement sur les lieux touristiques comme des huîtres sur des rochers, prévision du système ou  mouvement beauf'? Oui je trouvais ça tellement beauf', que les gens aillent sur la même période au même endroit, pour se reposer, et rentrer au taf et dans leurs habitudes, en pensant qu'ils ont eu un semblant de liberté, après une année à cravacher... voici la récompense : les congés...

Alors, on n'attend pas Patrick? Un peu en fait... On attend la beauf'attitude qui sommeille en nous tous, on passe des vacances mémorables, du moins on essaye, et Quand vient la fin de l'été on se souvient, on idéalise, on se remémore, on regrette, et on avance, on continue notre chemin comme ça. C'est comme un fantôme qui reste dans un coin de notre tête, qui nous influe, est-ce nuisible ou nécessaire?

Ça disparaît, ça réapparaît, c'est incertains et magique, comme un brin de folie qui manque au quotidien, dont on ne fera jamais le deuil, ou difficilement. On retrouve le lieu magique quelques années plus tard, et ça revivifie ou alors ça empoisonne, peu importe, le résultat sera le même. On a besoin d'idéaliser, mais ça nous frustre, ça nous insatisfait.

Nous n'arrivons pas vierge dans un lieu, nous y apportons notre passé et nos expériences, et ce lieu permet de rajouter une pierre à l'édifice du besoin de se construire un vécu personnel. Ce lieu est bien souvent synonyme de non-durable et impossible.

C'est bien le problème des souvenirs, ils nous prennent en otage... La raison reconnait la réalité, mais l'inconscient est beaucoup plus docile, et donne une machine à rêver plus que productive. C'est indélébile, une prise de possession, ils nous capturent, et on le choisit pas. Juste un souvenir d'immensité idéal à un instant t (dédicace à ma prof de physique de BTS, JE JE suis libertine, JE suis une bobine...). C'est un fantôme qui vient hanter l'aujourd'hui, un fantôme dont ceux qui n'en ont pas conscience peuvent s'estimer heureux, bien que ça peut rimer avec clochardise mentale... (ça c'est aussi une dédicace à ma grosse pute lol).

On sait d'avance que ça ne dure pas, et tôt ou tard, il vous faudra franchir le pas et dire au revoir au paradis, car la réalité rattrape l'inconscient, il faut un jour quitter le lieu magique des vacances, pour retrouver son chez soi, et sa routine. Vous cherchez la perfection, mais ce n'est juste que votre imaginaire qui travaille, car on le sait tous, dans la réalité, les failles apparaissent à la longue. Il faut un jour faire le trajet en sens inverse, et retourner bosser, toute une année, pour recommencer et obtenir quelques jours de pseudo-liberté, être convaincu et y croire. Y croire d'accord, encore faut-il avoir de l'espoir et ne pas être impatient...

Quelle fonction a pour vous ces souvenirs? Serviront-ils de réparateur, de pommade du quotidien, pommade au boulot? Y penserez-vous de temps en temps? Un peu nostalgique? Ou vous permettront-ils d'affronter la réalité? Êtes-vous épanouie? Vous sentez-vous bien au fond de vous même? Vous êtes vous donné du temps? Qu'est-ce qui vous empêche de vous investir convenablement dans votre vie de tous les jours?

Vivement les vacances, j'en ai besoin, besoin de souffler, besoin de voir du pays, besoin d'être baroudeur, besoin de respirer, besoin d'être moi, d'être incompréhensible. Besoin de péter un câble, de me sentir vivant.

J'habiterai sur un lieu de vacances, comme ça je serai en vacances toute l'année, et quand je prendrai mes vacances je partirai dans d'autres pays!

"On avance, on avance, on avance, c'est une évidence, on n'a pas assez d'essence, pour faire la route dans l'autre sens..."