La mouette se foutait royalement de voir le marin devenir un sous-marin, la pitié de le voir se noyer? Aucune! Et puis on ne parlera pas d'un noyé de nos jours, afin de ne pas offenser la population, on utilisera le terme de personne intérieurement trempée. La mouette ne se retournait pas pour regarder. Une larme à l'œil ? J'espère que vous n'y comptiez pas? De toute façon, le marin visitait probablement déjà la fosse des Mariannes ou venait de prendre un ticket pour une visite guidée du Titanic. Alors, à défaut d'une larme à l'œil, ce sera un doigt d'honneur.
Le
marin, quant à lui, continuait sa descente dans les abysses, toujours
tiré par cet tentacule... Victime de son prédateur, le marin se
faisait tentaculer! Puis la tentacule relâcha l'homme, une sirène venait
de voler au secours du marin et avait repoussé le Kraken.
Mi-femme,
mi-thon? Mi-femme, mi-baleine? Mi-femme, mi-morue? Mi-femme, mi-truite?
Peu importait, elle l'avait sauvé. Le marin qui, à sa plus grande
surprise, n'était pas mort noyé dans les fins fonds de l'océan. Point de
branchie, point d'oxygène... Juste l'amour de la sirène pour le
maintenir en vie, elle arrivait à point nommé avec sa bouche de carpe pour lui gonfler le tuba.
Elle
lui fit visiter sa région natale, un village sous-marin, que les
poulpes, sèches, calmars ont créé aux abords d'une forêt de laminaire et
de son flux (c'est important pour les trajectoires). Le marin était
impressionné par la minutie des céphalopodes qui utilisaient peignes et
miroirs pour se brosser correctement les tentacules.
Les
pieuvres avaient pour habitudes de répéter inlassablement les mêmes
choses, en boucle, sans arrêt... C'est ainsi qu'on découvrit qu'elles
étaient cousines avec les perroquets par le bec. Étrange famille que sont les psittaciformes, seraient-ils incirrinaphiles?
La mouette, quant à elle, il y a bien longtemps qu'elle avait quitté le large, ne supportant pas les vagues et l'air iodé. Elle était à la recherche, dans les terres qui la rassuraient bien plus que proches de l'océan, elle était à la recherche d'une nouvelle victime. Prête à se faire déplumer son gros cul pour se faire ensemencer, comme une sale pute prête à gagner de l'oseille en faisant le tapin (principe d'une pute pardi, ou mardi selon les jours de tapinage autorisés), sauf qu'ici la mouette faisait ça pour pas un rond. Sans spécialement chercher, elle trouva, suffisait de regarder son gros cul (forever) commencer à grossir et rougir comme celui des babouins, pour comprendre à quel point l'amour n'avait rien à faire dans la vie d'une mouette.
Le marin n'avait aucune idée de ce que devenait la mouette, probablement perdue et oubliée dans les tréfonds de l'oignon d'une rencontre anodine. L'écume faisait raviver son envie de se tirer de sous l'océan : les crabes et l'odeur de poisson, ça va 5 min. Continuant de nager avec sa sirène, même si l'idée d'un marin prêt à tout pour une sirène était absurde, lui permettait d'éviter de retourner dans son désert.
Mais après le tentacule, ce fut un énorme poisson qui emmena faire un tour d'océan glacial au marin, un cétacé, avec des vraies quenottes de plantées dans la jambe du marin. La sirène essaya d'extirper le marin de son prédateur, mais en vain, elle le perdit de vue autant que la mouette qui essayait de piquer et plonger sous l'eau, pourquoi? Point de remord, alors laisse-le crever ton marin espèce de conne à plumes!
Un cachalot fit faire le tour des fonds à notre pauvre marin. Marin qui se rendait compte qu'à force de se prendre en pleine tête des poissons-lanternes, blobfishs, moules, crabes, ammonites, murènes... L'océan était bien plus habité qu'il ne le pensait, il se rendait compte que pour un marin, il connaissait mieux le ciel et les étoiles que ce qu'ils se cachaient sous l'eau.
Du plus rapide qu'il le pouvait, le cachalot fonça vers la surface de l'eau, et projeta le marin en dehors de l'eau glaciale.